Sais t-on réellement ce que signifie le bonheur ? c’est quoi exactement avoir une vie qui a du sens ? peut-on cultiver l’état du bonheur des personnes qui nous entourent sans d’abord  assimiler nous même cette notion?  personnellement,  je n’ai jamais pensé au bonheur, comme j’aurais pensé à un concept bien précis que je dois cerner afin de le vivre , j’ai toujours considéré que c’est un état d’âme, que je poursuivais quotidiennement , sans vraiment y arriver à la fin , car justement je n’avais pas pris la peine de le définir.

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    Je m’intéresse beaucoup à l’état du féminin dans le monde actuel, je voudrais y contribuer en codifiant quelques règles simples qui permettront à la femme, quelques soit son age, sa situation, son environnement , plus au moins sa culture, de s’épanouir et surtout de s’accomplir.  Parmi les premiers thèmes que j’aimerais aborder, celui du bonheur des femmes. Et c’est à travers mes recherches dans ce sujet que j’ai découvert que bien plus qu’un sentiment que je vis tous les jours, il y a tout un aspect philosophique derrière, qui a été traité par des éminents penseurs depuis plus de 2500 ans.

         En effet*,  5 siècles avant J-C, le grand philosophe chinois Confucius a défini le J.E.N, qui est la tendance de l’individu d’améliorer le bien-être des autres. Le délai lama*,  dans sa célèbre citation ” Si tu veux que les autres soit heureux sois compatissant, si tu veux être heureux soit compatissant” renforce l’idée introduite par le bouddhisme. Ce dernier, décrit le Nirvana*, ou bien la sensation du bonheur et de paix intérieure absolue. Pour y arriver, la personne doit commencer par reconnaître et accepter que la vie vient avec son lot de difficultés et de souffrances. Ensuite, elle doit réussir à se détacher des illusions de la vie. Toujours dans la culture asiatique, le taoïsme*, considère le bonheur comme un paradoxe, entre la faiblesse et la tendresse qu’on doit expérimenter.

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      Quant à la philosophie grecque d’Aristote, à qui j’adhère avec enthousiasme. Celui ci, a introduit le principe de modération*, qui stipule qu’on doit accepter toutes nos émotions, nos passions, et nos tendances mentales, et qu’ils ont tous une place et une fonction quand ils sont cultivés d’une manière adéquate. Aristote écrit, en expliquant ce principe, que tout le monde peut se mettre en colère, c’est facile. Mais l’être contre la bonne personne, avec le bon niveau de colère, au bon moment, et pour la bonne raison et surtout de façon adéquate n’est ni simple ni dans le pouvoir de tout le monde.  Ainsi, c’est notre façon de cultiver nos passions et nos émotions dans un contexte approprié qui nous apportera bonheur et belle vie.

          La philosophie occidentale*, comme en France par exemple,  la notion du bonheur est trouvée dans le plaisir et les sensations, c’est l’ensemble de touts les plaisirs sensoriels et l’absence de la douleur. si je voulais savoir si j’étais heureuse ou pas, je me demanderais si mon plat était délicieux, si ma glace était merveilleuse, ou si j’ai apprécié la beauté de contempler la mer avec la sensation du soleil sur ma peau. et ceci me dira si je suis heureuse aujourd’hui. Ici la définition du bonheur se base sur les sensations expérimentées. Plus tard*, entre le 18 et 19éme  siècles, graduellement la notion du bonheur ne concernait plus le plaisir personnel de l’individu et les joies qu’il expérimente, mais plutôt elle va se trouver  dans des actions qui permettent d’accroire le bien-être d’autant de gens possibles.

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         Pour les philosophes arabo-musulman**, il y avait deux majeurs courants, durant l’age d’or musulman, qui s’opposaient dans leurs définitions du bonheur, si tous deux s’accordaient que le bonheur n’est pas de satisfaire les désirs du corps et des sens,  la première école, celle de Al-Kindi, Al-Farabi et Averros (Ibn-Ruchd)  privilégiaient le pouvoir de l’esprit, pour eux le bonheur doit satisfaire le mental dans la demande de sagesse et de la pratique de la logique, la connaissance et les arts, qui permettrait de parvenir à la vérité, la vérité du créateur.  La deuxième école, celle des soufis comme Avicenne, Al-Aghazali, et Ibn-Arabi, considéraient que le bonheur est celui de l’âme,  qui ne peut être obtenue que par la purification de celle ci, en la détachant des préoccupations de l’esprit et du désir du corps. Ainsi cultivée, l’âme en adoration de son créateur, est préparée à son ultime rencontre, le bonheur absolue.  Quant au Coran, il y est clairement stipulé que quiconque, fera une bonne œuvre en étant croyant , il aura une bonne vie.

        Aujourd’hui, L’occident considère le bonheur dans la liberté individuelle et l’auto-réalisation, la réussite personnelle. Par contre, en orient, en Chine par exemple ou au Japon, on est plus orienté à cultiver le bonheur relationnel, à travers un sens de communauté et de devoir vers l’autre. Grâce à mes recherches dans ce sujet fascinant, j’ai découvert que le bonheur peut avoir plusieurs perspectives différentes, selon notre culture, nos objectifs personnels, le plus l’être humain évolue dans la réalisation de ses objectifs le plus sa vision du bonheur s’élargit et se détache du monde physique qui l’entoure. Pour moi personnellement le bonheur est d’être satisfaite de ma vie et d’avoir des relations humaines profondes, et vous qu’en pensez-vous ?

Sources :

  •   *  :  Darrin M. McMahon, Ph.D., is a professor of history at Florida State University and the author of Happiness, A History 
  •  ** :  Djamil Hamdaoui, Ph.D.,  author of  “concept du bonheur dans la philosophie islamique”  مفهوم السعادة في الفكر الإسلامي بقلم:د. جميل حمداوي