Aujourd’hui j’étais décidée , j’allais t’écrire, un article spécial pour toi, tu es si loin de moi , pourtant je te sens si proche,  les mots se bousculent dans mon cœur….chaque émotion veut
être la star, la première à passer sur mon clavier…. la distance, la solitude, la tendresse, les souvenirs…et l’amour. Mais, soudain, un ouragan de tourmente que mon esprit ne pouvait retenir plus longtemps se rabattit sur elles…..mes pauvres sentiments se replièrent intimidés et embarrassés.    

    Evidemment, de quel amour te parler alors que Salsabil, tu te rappelles,  la petite voisine d’en dessus, celle qui avait des yeux doux et tendre, et qui venait souvent jouer avec ma petite sœur tu te rappelles, elle a été violentée et tués, jetés dans un sac poubelle. Comment te parler de tendresse, quand j’entends jusqu’à aujourd’hui les cris de sa mère, meurtrie , étranglées par ses sanglots. Comment te parler de solitude, quand j’imagine sa peur et son désarroi au moment fatidique. Tu sais, que maintenant tout les enfants du quartier ne sortent plus, ils sont effrayés, choqués…car l’agresseur de Salsabil n’est qu’un voisin, un petit jeune de dix huit ans…

  Je voudrais te parler de souvenirs mais tu te rappelles du boxeur l’ami de mon père, celui qui t’a aidé dans la mécanique de la voiture l’année dernière ? Ben, il a succombé à une maladie, rare et ancienne : le choléra. Mon père me raconta que sa souffrance était terrible, il fut vidé et asséché par de terribles douleurs. Mon quartier, autre fois, pleins de jasmins est aujourd’hui mis en quarantaine. On entends parler de nouveaux cas tout les jours. Ce qui est sur, c’est que maintenant on ne craint plus pour les enfants qui ne pourront plus sortir.

love

   Mon bien aimé, on dirait que nous deux c’est Fermina et Florentino, de l’amour aux temps du choléra. Tu sais quoi, nous devrions prendre exemple sur eux, ils ont survécu cinquante ans de séparation, on devrait appliquer  l’amour là ou ça fait mal pour guérir. J’écrirais à toutes les mères de mon quartier, je leur demanderai de combler leur enfants d’amour, un enfant aimé, soutenu, adoré, ne serait jamais un criminel, il serait plutôt un humain intègre et digne. Je leur dirait , que tout n’est pas aussi noir, que bientôt le choléra disparaîtra. Qu’avec de la volonté, du respect et de l’amour, les jasmins  fleuriront à nouveau dans mon quartier. Quant à toi, mon bien aimé, demain je t’écrirais… à suivre